nous soutenir
nous informer

Embargo russe : aux Pays-Bas, les banques alimentaires devraient en profiter

Mots-clés : , , , , ,

-

Une initiative citoyenne s’est mise en place pour affiner le projet et soutenir les agriculteurs.

« Des endives ? Des tomates fraiches venues tout droit du potager ? On n’a jamais vu ça dans nos locaux !Mais les 35 000 familles qui viennent chaque semaine s’approvisionner auprès de nos 150 banques alimentaires pourraient utiliser ces produits frais, sans que cela ne nuise à personneIl serait honteux de détruire cette production ou de se contenter de la donner au bétail ! »

Aux alentours du 8 août, Salomon Querido responsable du Conseil des banques alimentaires néerlandaises, a lancé un appel spécial auprès des agriculteurs, leur demandant de ne pas gaspiller leurs surplus de fruits et légumes, mais de les leur déposer.

Les Pays-Bas, partenaire commercial européen privilégié de la Russie avec 600 millions d’euros de fruits et légumes exportés chaque année, sont touchés de plein fouet par le boycott russe des produits alimentaires et font face à un excédent de production et une chute des prix.

INITIATIVE CITOYENNE SUR TWITTER

Le syndicat des agriculteurs néerlandais (LTO) s’est montré ouvert à l’idée d’une opération solidaire. « Si nous obtenons de La Haye et de Bruxelles la permission d’extraire des produits excédentaires du marché, nous trouvons sympathique l’idée de les donner aux banques alimentaires», a expliqué Nico van Ruiten du LTO.

Dans la foulée de cet appel, une initiative citoyenne a été élaborée par la fondation agricole « boerenfluitjes », et lancée via Twitter. Le principe ? Inciter les consommateurs néerlandais à soutenir à la fois leurs agriculteurs et les banques alimentaires, en versant dix euros sur le compte de la fondation, qui achètera alors les surplus agricoles à un prix équitable pour les livrer ensuite aux banques.

UNE SOLIDARITÉ INTELLIGENTE

« Si nous nous contentons simplement de demander aux agriculteurs de donner leur surplus gratuitement, nous les retrouverons bientôt eux-mêmes candidats aux repas distribués par nos banques alimentaires. Il faut mettre en place une solidarité intelligente qui bénéficie à tous», déclare Ester van Aalst, initiatrice de cette opération.

Dès la première journée, l’opération a connu un écho important et le réseau annonçait avoir levé un millier d’euros en quelques heures. « Étant donné les conséquences terribles de ce boycott pour nos agriculteurs et notre industrie alimentaire, je ne peux me réjouir, mais pour nous, c’est formidable. Nous espérons que tous joueront le jeu », explique Salomon Querido.

 

Commenter


cinq + 8 =