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Le Ministre de l’Immigration blâme les entreprises pour le record de migration Union Européenne

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James Brokenshire, Ministre de l’Immigration, a blâmé les entreprises britanniques pour l’embauche d’un trop grand nombre d’étrangers, la migration nette ayant atteint un niveau record. La migration nette – la différence entre ceux qui arrivent et ceux qui émigrent – a augmenté l’an dernier de 94 000 à 330 000, brisant un record établi sous le gouvernement du Labour (le parti travailliste). 
 
Le Ministre de l’Intérieur a déclaré que les entreprises étaient « trop dépendantes » des employés étrangers, et étaient donc en partie à blâmer pour ces chiffres qu’il a qualifié de « profondément décevants ». 
 
Les groupes d’entreprises ont répondu en qualifiant de « bizarre et irréalisable » l’objectif du gouvernement de réduire la migration nette à « quelques dizaines de milliers ». 
M. Brokenshire a déclaré: « Bien que ces chiffres soulignent les défis auxquels nous devons répondre, à savoir réduire la migration nette, ils doivent aussi agir comme un nouvel appel au réveil pour l’UE. 
 
Le flux de personnes circulant à travers l’Europe se trouve sur une échelle que nous n’avons pas vu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Cela n’est pas soutenable et met en péril le futur développement économique des autres états membres de l’UE. 

 
Cela renforce la nécessité de poursuivre la réforme au niveau de l’UE ainsi que dans le Royaume-Uni ». Il a déclaré que le gouvernement avait réduit la fraude étudiante, radié près de 900 faux inscrits aux collèges et durci l’accès à l’aide sociale et au logement. 
 
« Mais avec près de 100.000 étudiants non-UE restant dans le Royaume-Uni à la fin de leurs cours et des entreprises britanniques employant encore excessivement des travailleurs étrangers dans un certain nombre de secteurs, il y a encore beaucoup à faire », a dit le ministre. 
 
« Voilà pourquoi notre nouveau projet de loi sur l’immigration abordera en outre le travail illégal, les facteurs d’attraction qui attirent les migrants vers la Grande-Bretagne et la disponibilité des services publics qui leur permettent de rester ici illégalement ». 
 
Seamus Nevin, le responsable de l’emploi et des compétences à l’Institut des Administrateurs, a riposté en critiquant la politique du ministre et en accusant les gouvernements successifs d’avoir omis de fournir un système de formation adéquate. 
 
« Il est impératif que nous résolvions ce problème, mais jusqu’à ce que cela soit fait, de nombreuses entreprises continuerons à avoir besoin de compétences internationales », a-t-il dit. 
 
« D’autres pays accueillent les meilleurs talents. La Grande-Bretagne, rend difficile et coûteuse artificiellement le fait d’entrer et de rester pour les étudiants, et maintenant le ministre a appelé à leur éjection. 
 
L’idée semble être que plutôt que d’encourager les meilleurs talents internationaux à rester ici, nous les formons pour immédiatement les expulser, ce sont donc nos concurrents qui en bénéficient. 
 
Ceci est un écart abrupt de la part d’un gouvernement qui se disait être favorable aux entreprises ». 
 
Simon Walker, le directeur général de l’Institut des Administrateurs, a déclaré: « Il y a un débat sensible et mature à ouvrir sur les coûts et les avantages de l’immigration. 
 
« Pour le moment, cependant, tout le sujet est empoisonné par l’adhésion du gouvernement à un objectif bizarre et irréalisable sur la migration nette ». M. Walker a appelé à un « plan raisonnable » pour l’immigration « qui soutienne notre économie, travaille dans le sens de nos entreprises et aborde les préoccupations du public ». 
 
La migration nette à la fin Mars de cette année a éclipsé le record établi lorsque le Labour avait ouvert la porte aux migrants d’Europe orientale dans les milieu des années 2000. L’Office des Statistiques Nationales (ONS) a déclaré 636.000 migrants venus vivre en Grande-Bretagne au cours des 12 derniers mois, une augmentation d’une année sur l’autre de 84 000, tandis que 307 000 ont émigré. 
 
La flambée a été alimentée par les citoyens européens attirés par la reprise économique plus forte de la Grande-Bretagne, tandis que de nombreux autres pays européens pataugent. Un nombre record de 269 000 citoyens de l’UE arrivent en Grande-Bretagne, une hausse de 56 000, soit un quart, sur les 12 mois précédents. 
 
Le total de l’UE comprenait 53 000 Roumains et Bulgares – près du double au total de l’année précédente – après que les gens des deux pays ont eu accès complet au marché de l’emploi au Royaume-Uni en Janvier 2013. 
 
Des chiffres distincts ont montré que le nombre de personnes nées à l’étranger en Grande-Bretagne a dépassé huit millions pour la première fois, comme prévu en début de semaine par des universitaires à l’Observatoire de la Migration de l’Université d’Oxford.
 
Il y aurait une augmentation de 4,5% du nombre de personnes nées à l’extérieur du Royaume-Uni, un peu moins de 8,3 millions, soit un huitième de la population, comparativement à 1 sur 11 il y a une décennie. 
 
En outre, le nombre de bébés nés de mères nées à l’étranger l’an dernier a légèrement augmenté à 27% du total – 188 000 des 695 000 naissances, selon l’ONS. En juin les demandes d’asile dans les 12 mois passés ont totalisé 25 771 – le chiffre le plus élevé pour une période de 12 mois depuis 2009. 
 
Nigel Farage, le leader de UKIP, a déclaré: « Les chiffres records de migrants sont le reflet d’une Grande-Bretagne sans frontières et d’un gouvernement totalement incompétent ». 
 
Lord Green of Deddington, président du groupe de campagne MigrationWatch Royaume-Uni a déclaré que les chiffres ont souligné la nécessité de « sérieuses concessions » dans les prochaines négociations sur les relations de la Grande-Bretagne avec l’UE. Il a déclaré: « La migration nette à un tiers d’un million par an est clairement insoutenable. » 
 
Lord Green a accusé le lobby des entreprises de se plaindre malgré qu’ils aient accès à un bassin de 500 millions de travailleurs à travers l’UE et des quotas de visas généreux. 
Madeleine Sumption, directrice de l’Observatoire des Migrations, a déclaré: « les niveaux de migration sont actuellement comparables à ce que nous avons vu dans les milieu des années 2000, après l’élargissement de l’UE. Ce qui est clair est que la réduction de la migration nette en dessous de 100 000 reste une perspective lointaine, au moins dans les conditions économiques et politiques actuelles. » 
 
En 2011, Cameron avait promis de réduire la migration nette à moins de 100.000 « pas de si, pas de mais ». L’objectif a été manqué à la dernière législature et a été temporairement rétrogradé au qualificatif d’«ambition» plutôt qu’objectif, jusqu’à ce que Theresa May, Ministre de l’Intérieur, ne déclare plus tôt cet été qu’il s’agissait d’un objectif rénové, devant être rempli d’ici à 2020. 
 
Sur le nombre de personnes vivant ici qui sont nées à l’extérieur du Royaume-Uni, l’ONS dit que l’augmentation de 8,3 millions était «statistiquement significative». 
 
Beaucoup parmi les 8,3 millions ont vécu ici assez longtemps pour prendre la citoyenneté britannique. Mais le reste qui sont ressortissants non britanniques s’élèvent à cinq millions pour la première fois. L’année dernière, le nombre de non britanniques avait augmenté d’un peu plus de sept pour cent, de 4.987.000 à 5.344.000, ce qui signifie que 1 personne sur 12 de la population du Royaume-Uni est un non ressortissant britannique, comparativement à 1 sur 20 dix ans plus tôt. 
 
La nationalité polonaise est la nationalité non britannique la plus courante, avec une estimation de 853.000 polonais résidant ici ayant conservé leur nationalité d’origine.

Traduction : Rochelle Cohen

Source : The Telegraph