Le Monde
Chaque jour désormais, les avions de chasse français mènent des frappes contre l’organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie. Toutes ne sont pas rendues publiques. Selon les informations du Monde, Rafale et Mirage 2000 ont largué 680 bombes depuis le début de l’opération « Chammal » en septembre 2014, l’essentiel depuis 2015. Ce chiffre n’est pas communiqué officiellement. Ni celui du bilan humain des bombardements, que l’on peut estimer à un millier de combattants de l’EI. Le tableau officiel, au 3 décembre, donne « 2 500 sorties aériennes, 321 frappes et 580 objectifs détruits ».
Au plan militaire, la France apparaît depuis quatorze mois comme un petit actionnaire de la lutte contre EI, avec 5 % des bombardements d’une coalition internationale dominée à 80 % par les Etats-Unis, alors même qu’elle mène une campagne encore plus massive qu’elle ne le dit. « On tire en ce moment beaucoup plus qu’en Libye en 2011, même si on a moins d’avions », souligne un expert de l’armée de l’air. L’Elysée a indiqué vendredi 4 à l’occasion de la visite du président Hollande sur le Charles de Gaulle que cette contribution française était montée à 20% grâce aux chasseurs embarqués sur le porte-avions, sur les dix derniers jours.
Le ministère de la défense vient, selon nos informations, de commander en urgence des munitions aux industriels américains qui les fabriquent – quelques centaines de bombes guidées GBU.
Extrait de la Lettre d’Analyses et d’Informations Libre n°7 :
La question qui se pose maintenant : à quoi servent les frappes françaises en Syrie ? Car cette guerre ne pourra se gagner que sur le terrain. Chose que la France n’a ni les moyens, ni l’envie de faire.
Quand on connaît le prix exorbitant que coûte à la France une opération aérienne avec arrosage de bombes inutiles, de l’ordre de 300 000€ l’unité et 10 000 € par heure de vol pour un Rafale, en plus de faire des trous dans les sables du désert, il creuse en même temps le trou de la dette. Ou comment faire d’une bombe deux trous.