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La Gendarmerie veut brouiller les réseaux sociaux dans les ZAD et les manifs

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Le Général Devis Favier, Directeur général de la Gendarmerie nationale, souhaite que les forces de l’ordre puissent obtenir le brouillage des réseaux sociaux et le droit d’intercepter les SMS, lors de manifestations qui dégénèrent. « L’idée peut choquer », convient-il.

L’Assemblée nationale a publié le rapport (.pdf) réalisé par la commission d’enquête chargée de tirer les conséquences de la mort de Rémi Fraisse, tué par un tir de grenade de la gendarmerie sur la « Zone à Défendre » (ZAD) créée par des opposants au barrage de Sivens. Les députés y ont examiné plus largement les modalités que devaient prendre le maintien de l’ordre face aux manifestations improvisées et au phénomène des ZAD, « dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens ».

Présidée par le député écologiste Noël Mamère, la commission d’enquête a donc évoqué à travers ses nombreuses auditions la question de l’utilisation d’internet et en particulier des réseaux sociaux, pour appeler à manifester et s’organiser sur place face aux forces de l’ordre. C’est à cette occasion que le Général Devis Favier, Directeur général de la Gendarmerie nationale, a pu exprimer ses souhaits.

Tout d’abord, a-t-il fait remarquer, « nous ne sommes pas assez performants pour tout ce qui concerne les réseaux sociaux ». Sans entrer dans les détails, il estime qu’un « travail colossal reste à mener dans l’exploitation des métadonnées pour développer une analyse prédictive des situations d’ordre public », c’est-à-dire pour être capable de savoir qui, où et avec quels soutiens s’organise une manifestation. « Il s’agirait d’examiner les situations avec la plus grande exactitude possible pour mieux dimensionner le nombre de forces engagées », prévient-t-il.

A cet égard le projet de loi Renseignement pourrait lui apporter satisfaction, puisqu’il confie aux services de renseignement la possibilité de collecter des données pour prévenir les « violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ».

Par ailleurs, « nous devons, en cours d’opérations, aller plus loin dans l’exploitation des réseaux sociaux », souhaite le Général. « À l’occasion de manifestations, on observe que, par le biais de Twitter, de textos, des consignes de déplacement de tel point à tel autre sont données et les forces de l’ordre en sont réduites à suivre plus qu’à anticiper. De ce fait, les réactions ne sont pas forcément élaborées tactiquement au point qu’il arrive que des unités se dispersent et perdent leur force opérationnelle – point de départ de situations susceptibles de dégénérer ».

« L’idée peut choquer mais il faudra examiner les conditions permettant, en situation dégradée, d’être plus contraignants sur les réseaux sociaux, d’examiner, sous le contrôle de l’autorité judiciaire et des autorités administratives, la question du brouillage et celle de l’interception de certains textos », a-t-il plaidé.

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Commentaires récents

  1. koikoi koi

    Le changement c’est de mieux en mieux….

  2. PL

     » « de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ».  »

    Atteinte à la sécurité nationale, c’est un concept américain, une locution hybride qui amalgame guerre et catastrophe, armée et police, opposition politique et terrorisme, c’est un terme de propagande pour mobiliser la paranoïa des foules et justifier un coup de salop, comme les « Armes de Destruction Massives ».

    En France on ne parlait jamais de « sécurité nationale », on parle d’un côté de « de défense nationale » (les ennemis relevant de l’armée) et d’un autre côté de « sûreté intérieure » (les délinquants relevant de la gendarmerie de la police).

  3. mona

    Bon, si tout est bloqué, il nous restera le morse par signaux de fumée hein ! certes ça va déclencher les détecteurs, mais on s’en fiche ! je suis aussi pour les banderoles aux fenêtres !

  4. Louch

    A Sivens ça brouillait déjà le réseau portable…

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