Par Dan Simpson – Pittsburgh Post-Gazette – 30 décembre 2015
En examinant le bilan des enjeux américains à la fin de l’année 2015, j’en conclus que nous sommes une nation de meurtriers, chez nous comme à l’étranger.
Le segment de notre société qui profite le plus de ce rôle, encore une fois, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, est l’industrie de l’armement. À l’intérieur, elle vend des armes qui sont utilisées, pratiquement sans contrôle, au massacre de groupes de personnes innocentes, jusque dans des églises et des écoles. Nos législateurs d’États corrompus et sans scrupules n’ont ni le courage ni la cervelle pour y mettre un terme. Et cela ne concerne pas seulement la National Rifle Association; mais également les fabricants d’armes et les négociants qui financent la NRA afin qu’elle puisse exercer une influence sur Washington et les capitales des autres États.
À l’étranger, nous sommes perçus comme des meurtriers. Les autres pays ne peuvent que prier leurs dieux pour que les États-Unis décident de ne pas leur imposer leur volonté, que ce soit en leur imposant une forme de gouvernement que nous souhaitons qu’ils adoptent ou en désignant un prétendu mal qu’ils ont commis comme prétexte pour déverser des bombes sur eux ou envoyer des drones pour tuer leurs dirigeants.
Qu’on le veuille ou non, c’est notre réputation. La plupart des étrangers que je rencontre pensent que nous sommes fous. Presque tous nous voient comme un danger pour la société mondiale.
Certains de nos prétendus alliés prennent notre parti dans l’espoir de contrôler plus ou moins nos tendances homicides. Je mets les Britanniques dans cette catégorie.
D’autres pays veulent juste rester loin de nous, et surtout, ne dépendre de nous d’aucune façon. Par exemple l’Inde. Le gouvernement américain et des marchands d’armes privés ont travaillé pendant des années pour faire de l’Inde un gros consommateur d’armes américaines. L’Inde a choisi de sourire aux américains mais de continuer à acheter ses armes à la Russie – la Russie dirigée par le tristement célèbre Vladimir Poutine – par opposition à l’Amérique dirigée par l’adorable Barack Obama. Se pourrait-il que l’Inde soit consciente que les armes américaines sont toujours accompagnées de conseillers militaires américains qui forment et influencent leurs clients étrangers?
Alors, où en sommes-nous en cette fin d’année 2015?
Nous sommes encore en Afghanistan, où nous sommes partis en 2001 juste après le 9/11. Nous sommes encore en Irak, où le président George W. Bush nous a amené sur de fausses prémisses en 2003 pour se faire réélire en tant que président en temps de guerre.
Nous avons perdu 2.332 soldats en Afghanistan au cours des 14 dernières années – six de plus la semaine dernière – et 4425 en Irak. Nous maintenons toujours des milliers de soldats dans divers pays, en dévouement aux gouvernements que nous avons mis en place et qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Les forces spéciales américaines ont seulement aidé les Irakiens à reprendre Ramadi, où nous avions déjà combattu auparavant, mais cette fois contre les troupes de l’État islamique. Au final, ce sont les sunnites qui occupent la place. En Afghanistan, nous nous battons encore pour maintenir un territoire qui pourrait tomber dans les mains des talibans et qui, en fait, finira par tomber dans les mains des talibans, malgré nos efforts.
Pourquoi faisons-nous ça? Je pensais que l’argument prononcé par Ronald Reagan en 1986 – « si nous ne combattons pas les communistes au Nicaragua nous aurons à les combattre à Harlingen, au Texas » – était aussi moisi que les charlatans qui nous gouvernaient à l’époque. Est-ce que quelqu’un croit vraiment que si Ramadi en Irak ou Sangin en Afghanistan sont maintenus dans des mains « amicales » cela fera une réelle différence pour les Américains? Et le fait même de s’imaginer que le gouvernement Abadi en Irak ou le gouvernement Ghani en Afghanistan puissent être des mains « amicales » relève d’une fantaisie de Washington aussi crédible que les campagnes électorales de Ted Cruz et Hillary Clinton.
Je suppose que les efforts de M. Obama pour terminer son mandat sans voir l’Afghanistan ou l’Irak sombrer dans le chaos total peut être attribué à une sorte de trouble obsessionnel compulsif ou à une sorte de loyauté envers la campagne de son ancien adversaire démocrate, Hillary Clinton. Cela fait longtemps que nous aurions dû tirer la conclusion que nous avions fait tout ce qu’on pouvait en Afghanistan et en Irak et ramener nos troupes à la maison.
Qu’avons-nous fait d’autre? Nous avons détruit la Libye. Mouammar Kadhafi était une vermine égocentrique, même s’il a finalement renoncé à son programme d’armes nucléaires. Mais ce qui l’a remplacé, en grande partie en raison de décisions prises par le gouvernement de M. Obama, incluant Mme Clinton, ce sont deux aspirants gouvernements «nationaux» et une nuée de milices locales sans foi ni loi, parmi lesquelles désormais l’État islamique, ainsi qu’une migration incontrôlée vers l’Europe.
En soutien à notre allié et principal acheteur d’armes, l’Arabie Saoudite, nous avons aidé à détruire le Yémen. Les saoudiens ont bombardé ce pays jusqu’à le réduire à l’âge de pierre, et je n’ai pas encore entendu quiconque à la Maison Blanche ou au Pentagone dire qu’il n’y avait pas de pilotes américains dans les cockpits saoudiens. Avant cela, le Yémen était déjà le pays le plus pauvre du Moyen-Orient.
L’implication américaine dans le conflit au Yémen nous met encore en plein milieu d’un conflit sunnite-chiite au sein de l’Islam. Nous n’avons aucune raison de nous impliquer dans un conflit intra-islamique. La raison pour laquelle nous le sommes est due à des engagements de fabricants d’armes américains qui assurent un service-après-vente après avoir armé l’Arabie Saoudite. Je ne pense pas que nous leur avons vendu les sabres qu’ils utilisent pour couper les têtes des criminels qu’ils accusent.
Les États-Unis ont également profité de l’absence de gouvernement en Somalie et de la vénalité du gouvernement de Djibouti pour établir un avant-poste militaire à Djibouti. Il y a maintenant des milliers de soldats américains, des chasseurs-bombardiers et une base de drones là-bas, et pour aucune raison valable. Ce qui représente d’inutiles approvisionnements et interventions du Pentagone en Afrique.
Nous devons rapatrier nos forces. Il n’y aura aucune paix sur la Terre jusqu’à ce que nous la fassions. Ne soyons plus des meurtriers.
Dan Simpson, ancien ambassadeur des États-Unis, est rédacteur en chef adjoint du Post-Gazette (dsimpson @ Post-Gazette. Com, 412-263-1976)
source : post-gazette.com
Traduction : Rochelle Cohen
Il faut pas seulement qu’ils arrête de vendre des armes mais également, détruire leur système de finance usurier et spéculatif et leur système économique qui ruine des pays et affame les populations, qui par la suite sont très facilement manipulable, pour la révolte et la guerre, il faut voir les cause les guerres ne sont que des conséquences.
Voilà comment on fait la paix !!!
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Ma-reponse-a-Dieudonne-de-Yonathan-un-spectacle-de-paix-au-theatre-de-la-Main-d-Or-37198.html