Parfois, la lecture de certaines informations me tord les boyaux, comme ce fût le cas le vendredi 10 avril 2015. En effet, un discret amendement à la loi sur la santé a été déposé et adopté à l’Assemblée nationale. Cet amendement porte sur le don d’organes.
Jusqu’alors, lorsqu’un individu décédait, et dans le cas où ce dernier n’avait pas fait mention de sa volonté d’être donneur d’organes, sa famille était consultée quant à la possibilité de prélever tout ou partie de ces derniers. Ses proches pouvaient refuser catégoriquement le don. En conséquence, les médecins n’avaient aucun droit sur le corps du défunt.
À partir de 2018, les familles ne seront plus consultées car nos chers députés viennent de décider qu’à moins d’avoir attesté ne pas vouloir donner vos organes, ils seront d’office prélevés en cas de besoin. La famille sera juste informée de cet état de fait. Elle ne sera plus décisionnaire.
Désormais pour refuser de donner vos organes ou de devenir un cobaye de la science, il vous faudra vous enregistrer auprès de l’État par courrier (ici). D’autres dispositions sont à venir, mais elles attendront les décrets d’application, d’ici donc le 1er janvier 2017.
Certains me rétorqueront que cette nouvelle démarche administrative est anodine et que ce n’est qu’une question d’habitude, comme pour la rédaction de notre testament.
Erreur !
Le cynisme est tapissé de bonnes intentions. Les députés, à l’origine de cet amendement, espèrent en fait que les réfractaires aux dons d’organes oublieront de faire cette démarche. Morts, ils ne pourront pas empêcher le médecin de faire sa besogne au mépris de la volonté de la famille, tenue au silence désormais. Une hausse immédiate de 20% à 25% de dons d’organes a été évoquée.
Pour se justifier, ils affirment que, de ne plus être décisionnaire, soulagerait les familles endeuillées. Rien que ça ! Une famille qui vient de perdre un proche est, selon l’État socialiste, incapable de prendre une bonne décision pour ce dernier. Peu de personnes ont été informées de cet amendement. Tellement peu que certains ont pu penser à une rumeur Internet ou encore une théorie du complot relayée par des conspirationnistes. Il n’en est malheureusement rien. La preuve avec l’article ici.
Notre cher gouvernement sera désormais propriétaire de notre corps par défaut, à moins que nous affirmions le contraire par courrier avec accusé de réception.
Reconnaissons que le don d’organes est essentiel et son apport médical immense mais cet acte fort se doit d’être basé sur le volontariat ou à défaut, il doit être le résultat d’une décision concertée de la famille du défunt et non d’un courrier avec accusé de réception.
Partir du principe qu’un corps sans vie est un donneur d’organes par défaut pourrait mener à deux difficultés, non connues aujourd’hui:
► La première sera dans le cas d’une personne dans le coma : si celui-ci n’a pas réalisé les démarches administratives, les médecins seront confrontés à un dilemme. Prélever les organes pour sauver des vies ou espérer une sortie du coma. Vue les probabilités médicales sur le sujet, il est peu certain que les médecins, passé un certain délai, n’envisageront pas l’arrêt des machines pour prélever plus vite les organes. Ça vous paraît fou ? Mettez vous à la place du médecin et vous constaterez que cette éventualité n’est pas si folle.
► La deuxième difficulté sera la réaction des familles opposées au prélèvement. Lorsque celles-ci seront confrontées à la froide réalité, que se passera t-il ? Va t-on envoyer les policiers pour expulser la famille de l’Hôpital pendant que les médecins prélèveront les organes ?
Cet amendement est une nouvelle étape vers la dictature socialiste. En voici la preuve!
► Vous voulez des enfants mais vous êtes homosexuels ou stériles ? Pas de souci maintenant vous pouvez commander directement des bébés en Inde (les mères porteuses sont pas chères là bas, elles « détruisent » toute la concurrence!). Tout frais, démoulés du matin avec en prime une jolie nationalité française. Vous pourrez même choisir la couleur de la peau, ne vous inquiétez pas !
Ah bon, on vous a dit que la GPA était interdite en France ! Ce n’est pas tout à fait vrai, en voici la preuve (cliquez ici).
► Vous souhaitez pouvoir mettre une crèche dans une école ou une mairie pour Noël (jour où normalement on fête la naissance de Jésus, est-il nécessaire de le rappeler?). Et bien ce n’est pas possible ! En voici la preuve (cliquez ici).
► Vous souhaitez porter un voile ou une kippah ? Pauvres de nous, maintenant, on peut vous licencier pour ça ! En voici la preuve (cliquez ici)
► Et enfin, vous souhaitez qu’à votre mort enfin, on respecte au moins l’intégrité de votre corps. Et bien non, encore raté, à moins d’en avoir fait la demande. Sinon, sitôt votre dernier souffle, il sera possible que l’on traite votre corps comme une vulgaire carcasse à pièces détachées.
Je brosse un portrait noir de la situation, mais peut-il en être autrement ? Si demain ma vie devait dépendre d’une greffe, je ne souhaiterais pas qu’un organe soit prélevé à une personne non consentante. Simple question d’humanité.
Je m’en vais de mon côté de ce pas remplir ce fichu courrier et le faire partir au plus tôt. La mort arrive parfois malheureusement trop vite et c’est ce sur quoi ils comptent !
Pour le reste, à vous de voir.
Greg Ilan.
Crédits photos: “DANA müller” / www.jugendfotos.de, CC-License(by-nc-nd)