L’ancien secrétaire à la Défense, Sir John Stanley déclare que le gouvernement a discrètement assoupli les contrôles sur les licences d’armes à des « pays à risque ».
Le gouvernement a été accusé de malhonnêteté sur les ventes d’armes, des chiffres récents ayant révélé que le montant des ventes d’armes britanniques à des « pays à risque » avait déjà atteint 60 millions de livres sterling (72 millions d’euros) cette année. L’ancien ministre conservateur de la Défense, Sir John Stanley qui préside les comités sur le contrôle des exportations d’armes à la Chambre des Communes, dit que les ministres ont manqué de transparence sur un « changement significatif de politique » qui facilite l’exportation d’armes vers des pays avec un piètre bilan en matière de droits de l’homme.
Il a déclaré dans un récent débat parlementaire que le gouvernement n’a pas su reconnaître qu’un tel changement ait eu lieu, et qu’il « devrait envisager plus attentivement si ces ministres doivent maintenant présenter des excuses aux comités ».
Le gouvernement rejetait habituellement les licences d’exportation d’armes où il y avait un risque qu’elles puissent être utilisées pour de la « répression intérieure » mais maintenant une licence ne peut être refusée que si il y a un « risque clair » que le matériel militaire puisse être utilisé en violation du droit international.
L’ancien ministre des affaires étrangères, Peter Hain, qui a établi les critères stricts sur les ventes d’armes, a exigé la nuit dernière que le gouvernement soit transparent sur le changement et qu’il soit permis au Parlement de voter. Il a dit: « Le gouvernement actuel a allègrement transgressé nos contrôles sur l’exportation d’armes, contournant la législation que nous avons mis en place en la prenant sous un angle particulier. Il a permis des ventes d’armes à des pays et à des fins qui ne devraient pas être autorisées en vertu de la législation ».
« Il existe une politique claire dans la loi disant que les armes doivent seulement être vendues à des pays à des fins défensives et non pour de la répression intérieure ou des agressions extérieure. Dans le cas de la bande de Gaza au cours de l’été dernier, cela a été clairement bafoué. Bahreïn est un autre exemple ».
Des données du Ministère pour le Travail, l’Innovation et les Compétences révèlent que dans les six premiers mois de 2014, le Royaume-Uni a accordé des licences d’une valeur de 63.2 M£ de ventes d’armes à 18 des 28 états sur sa liste noire officielle, les pays dont le ministère des affaires étrangères a les « plus grandes et sérieuses préoccupations en matière de droits de l’homme ». Israël, l’Arabie Saoudite, la République Centrafricaine, le Sri Lanka et la Russie sont parmi les pays pour qui la Grande-Bretagne a approuvé l’équipement militaire.
L’Arabie Saoudite a été le plus grand bénéficiaire, avec des autorisations accordées à plus de 20 millions de livres de matériel militaire, y compris des grenades à main, des fusils de sniper, des armes à vision nocturne et des composants pour les véhicules de combat. Plus de 8 M£ d’armes ont été approuvées pour exportation au Sri Lanka, y compris des fusils de chasse, des fusils d’assaut et des munitions. Les forces de sécurité de l’île ont été accusées de viol et de torture sur des détenus, et il y a des rapports d’intimidation de journalistes, d’activistes et de politiciens de l’opposition, des pressions sur le pouvoir judiciaire et de la violence sectaire.
À la fin juin, des licences pour 9,1 millions de livres de matériel ont été accordées à la Russie, y compris des munitions pour des armes légères et des fusils de sniper, mais un certain nombre sont en attente en raison de la crise en Ukraine.
Andrew Smith de la Campagne contre le commerce des armes a dit:
« De l’aveu du gouvernement lui-même, il a vendu pour plus de 60 millions de livres sterling d’armes dans certains des pays les plus autoritaires et déchirés par la guerre dans le monde. Les ventes d’armes comme celles-ci ne se contentent pas de faciliter les violations des droits de l’homme, elles donnent aussi un soutien politique à des régimes qui les effectuent. Il est totalement incompatible pour le gouvernement de parler de droits de l’homme et de démocratie en même temps qu’il promeut activement les ventes d’armes à des régimes autoritaires comme l’Arabie Saoudite ».
Les conséquences de l’appui de la coalition sur les exportations d’armes britanniques ont été mises en évidence cette année, avec des gaz lacrymogènes de fabrication britannique récemment utilisés à Hong Kong contre les manifestants pro-démocratie.
Un examen supervisé par le secrétaire d’état aux Finances, Vince Cable a recensé 12 licences pour des obus susceptibles d’avoir été utilisés dans le bombardement de Gaza, mais le gouvernement a refusé de suspendre les licences à moins qu’il y ait « une reprise d’hostilités significatives ».
Les dernières données montrent que 7 millions de livres de matériel militaire pour Israël a été approuvé par le Ministère de Vince Cable dans la première moitié de l’année, y compris des missiles sol-air.
D’autres pays sont officiellement « préoccupants » mais sont toujours des destinations très controversées pour les armes britanniques, parmi lesquels le Bahreïn, qui a augmenté ses achats de matériel militaire approuvé par le Royaume-Uni malgré une aggravation de la situation en matière de droits de l’homme.
Les ventes d’armes à l’Egypte ont également repris, avec 2,7 millions de livres sterling de ventes agréées au cours d’une période qui a vu la détention controversée de journalistes d’Al-Jazeera. Les Émirats Arabes Unis ont acheté pour 37 millions de livres sterling d’armes au Royaume-Uni en 2014, y compris des mitrailleuses, des fusils, des munitions et des lunettes d’armes.
Le Ministère de Vince Cable a récemment encouragé les entreprises de sécurité et de défense britanniques à assister à une exposition-vente dans les Emirats Arabes Unis qui était parrainée par les forces de police de Dubaï, lesquelles sont accusées de torture.
Des activistes disent que les exportations d’armes de la Grande-Bretagne sont peu enclin à diminuer. Quand l’actuel ministre des affaires étrangères, Philippe Hammond a été interrogé sur les armes britanniques utilisées à Hong Kong, il a répondu: « Le gaz CS est disponible auprès d’un grand nombre de sources à travers le monde. Je pense que c’est un point relativement négligeable. Ils pourraient acheter du gaz CS aux États-Unis ».
David Lowry, consultant politique indépendant, a déclaré: « Certes, les ministres devraient reconnaître que de promouvoir les intérêts des marchands d’armes internationaux au détriment de la sécurité régionale est contre-productif ».
source: The Guardian – 8 Novembre 2014 -
Traduction Rochelle Cohen pour l’Agence Info Libre
On ne va s’arrêter à des détails aussi mesquins alors qu’il ne s’agit que de doper le veau d’or de la croissance
Nous vivons dans un monde, ou l’on investi des milliards dans l’armement et la destruction, alors que beaucoup n’ont ni eau ni électricité, et certain même pas de quoi ce nourrir.
Le pire est que beaucoup, d’entre nous les admirent ses pseudo élites ses génies,cette inconscience collective, cette naïveté généraliser nous coûtera cher un jour.
La technologie évolue, l’humanité pas.
Sordide,puant,scandaleux:y a pas un pays pour racheter l’autre.L’horreur est humaine…..Les pires des barbares sont désormais en costumes cravates, leurs esclaves s’occupent des basses besognes….dans tous les domaines.