Les fossoyeurs de la France sont de retour France

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À tout seigneur tout honneur, c’est à l’homme nouveau de la droite, François Fillon, que l’on doit le premier hommage, lui qui caractérise si bien l’homme politique du XXIe avec sa veste réversible inusable. La ficelle est trop belle pour ne pas réveiller une petite méfiance. Enfin un président bien propre sur lui, avec une image de bon père de famille, donc forcément conservateur sur les sujets sociétaux scabreux que la gauche a utilisé pour diviser les français, et libéral en économie.

Tous les prétendants de droite et du centre se retrouvent, sans l’avoir vu venir, écrasés par M. Propre. La dernière tentative du bilderberger et ex-repris de justice, Alain Juppé, pour recevoir l’onction de la droite française n’en parait que plus pathétique. La voie semble royale, tant les prétendants de gauche l’ont ornée de vacuité, à commencer par le pauvre Emmanuel Macron qui rêvait de glaner sur les terres de la bobossitude, afin de couvrir le vide abyssal que la gauche a creusé dans son électorat. M. Hollande va pouvoir retourner dans sa belle ville de Tulle et sa région qu’il a su, comme la France, mettre en liquidation judiciaire. Malgré les dotations somptueuses dont il a arrosé sa ville et ses alentours, elle reste trois fois plus endettée que la moyenne française, seule Ségolène son ancienne concubine, a fait mieux avec sa région. Le dernier prétendant, Manuel Valls, va pouvoir s’occuper de ses « nouveaux amis éternels » depuis qu’il a oublié les arbres qu’il plantait pour la Palestine, tant le dégoût qu’il a soulevé dans toutes les couches de la société lui colleront à la peau jusqu’à l’éternité, n’en déplaise aux instituts de sondage. En mai prochain, pour s’opposer à la « vague Fillon », il ne reste que Marine le Pen, mais le nouvel homme fort de la droite a déjà creusé dans le jardin du Front National : un des filons du FN reste l’électorat catholique et c’est de façon très subtile que le caméléon Fillon a su s’incruster dans ce terreau fertile, rétorquant à Alain Juppé qui se disait plus près du pape François, que son concurrent aux primaires « sur la plupart des sujets sur lesquels Alain Juppé semble vouloir me contester, le Pape François dit la même chose que moi ». Il va être difficile de lutter contre un candidat qui sert d’exemple à un pape, d’autant plus que les nouveaux catholiques ne relèveront même pas la fatuité de l’affirmation. Par cette étrange métonymie, M. Fillon serait doté du charisme d’infaillibité en matière de foi et de mœurs, pas moins ! Le masque tombe facilement pour ceux qui ont encore des oreilles pour entendre !

Fillon, la ribaude déguisée en jouvencelle

Il est certain que la vie de famille du candidat ne peut que rassurer le français moyen quand on connaît le passif des locataires de l’Elysée depuis presque un demi-siècle, mais la vertu conjugale ne fait pas l’homme d’État vertueux, il ne faut pas mélanger les genres, et la fidélité du couple ne peut en rien servir de caution morale en politique. Si c’était le cas, Charlemagne, Henri IV et Napoléon, eurent été de bien mauvais politiciens. Pire encore, les grands chefs d’état n’ont jamais été les sherpas serviles des pires gouvernants, mais en la matière, on peut dire que François Fillon a ciré toutes les pompes de droites depuis plus de quarante ans, trahissant timidement à l’occasion, mais jamais trop, histoire de garder un strapontin. Il a débuté sous l’aile protectrice de Joël le Theule, en 1976, puis adhéré au RPR de Jacques Chirac, en 1977, alors que ce dernier haïssait le député de la Sarthe, autant pour ses orientations sexuelles, que parce qu’il le soupçonnait d’avoir trempé dans l’affaire Markovic qui déstabilisa Pompidou. En 1978, il accompagna son mentor dans ses différents ministères en tant que chef adjoint, mais Joël Le Theule décèdera dans ses bras en décembre 1980, ce qui lui permettra de reprendre rapidement ses mandats électoraux, comme quoi en politique il est bon d’être introduit par les bonnes personnes. Ses succès électoraux lui permirent de se placer en tête des jeunes du RPR, mais soi-disant rénovateurs de la droite, avec Philippe Séguin qu’il soutiendra contre la ratification du traité de Maastricht, en 1992, mais brillera par son absence lors du vote parlementaire. À l’époque, avec son groupe de jeunes souverainistes, ils dénoncent notamment l’établissement d’une monnaie unique avant l’attribution d’institutions politiques européennes, ainsi que l’absence de politique économique et sociale. Il a jeté ce froc aux orties depuis bien longtemps ainsi que sa vision gaulliste de la France, qui a prétendument déterminé son engagement politique. Bien qu’ayant pris position pour Balladur, il arrivera en 1995 à briguer un mandat ministériel et servira son adversaire d’aujourd’hui, Alain Juppé, alors premier ministre. C’est durant ses années en tant que que ministre délégué à la Poste, aux Télécommunications et à l’espace, il prendra en main la gestion de France Télécom et mettra en place un certain Philippe Bon à la tête de cette institution qui était la vache à lait de la France. L’entreprise qui avait une capitalisation boursière de 580 milliards d’euros voit cette dernière chuter à 18 milliards d’euros en deux ans, et son président condamné à une amende de 10.000 euros (voir lettre AIL n°12). Nos deux pieds nickelés, Juppé et Fillon ne s’entredéchirent pas moins pour diriger la France, on tremble déjà sur le choix de leurs futurs collaborateurs.
François Fillon prendra opportunément le second train Chirac lors de la réélection de mai 2002 pour devenir numéro 3 du gouvernement et laisser son empreinte sur la réforme des retraites. Pour ceux qui ont la mémoire courte, il veut augmenter la TVA de deux points pour alléger les charges des entreprises, taxe la plus injuste qui existe ; faire passer la retraite à 65 ans, et revenir aux 39 heures sans revaloriser au prorata temporis ! Ceux qui voteront, ou qui ont voté pour cet énergumène qui n’a jamais travaillé de sa vie dans le privé, ni créé la moindre entreprise, sont soit rentiers, soit aveugles. Il ne faut pas oublier non plus qu’il est co-responsable du calamiteux quinquennat de Sarkozy et sa bande du Fouquet’s qui ont pillé la France. Ce nouveau Monsieur Propre et Normal a, comme toute la parasitocratie française, une si haute opinion de sa personne qu’il avait pris l’habitude de se rendre tous les week-ends près de Sablé, dans la Sarthe, non pas en TGV, pour lequel il s’est battu pour avoir sa ligne, mais en Falcon 7X entre Vélizy-Villacoublay et l’aéroport d’Angers-Marcé, a raison de 27.000 euro la ballade. Il va en falloir des heures et des années au smic pour boucher ces menues dépenses, mais l’équilibre de la famille Fillon vaut bien cela.
En matière de dépense électorale, à l’image de son ex-patron, Nicolas Sarkozy et ses amis de chez Bygmalion, entre le 4 février et le 19 mars 2010, François Fillon a multiplié les vols à bord d’un jet privé pour mener campagne lors des élections régionales. L’addition de ses 14 déplacements s’est élevée à presque 300.000 euros, a révélé l’hebdomadaire Valeurs actuelles. Heureusement, l’organisation de primaires à droite, à la sauce américaine, a attiré 4 millions de mougeons à deux euros le déplacement, et hop, cela fait huit millions d’euros dans le tire-lire électoral.
Il serait trop long de faire le tour de tous les revirements idéologiques du personnage, mais sa très opportuniste position sur la guerre de Syrie et sa position vis-à-vis de la Russie va attirer nombre de voix altermondialistes dans les urnes, alors qu’il est le plus mondialiste des prétendants au trône.

Denissto

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Commentaires récents

  1. bonfils

    Bon coup pour la droite, Sarkozy éliminé et il ne reste que Fillon et Jupé , Fillon c’est le Monsieur propre de la droite, il n’a pas les casseroles de Jupé, et comme les Français on une mémoire de poisson rouge ils ont oublier que c’était le premier ministre pendant la mandature destructrice et catastrophique de Sarkozy.
    C’est un Européiste et Atlantiste convaincu, et avec un programme libérale tout pour les riches au frais de Monsieur tout le monde, l’ISF supprimé, mais une augmentation de la TVA qui est déjà à 20%, c’est le robin du bois du riche, retraite à 65, fin des 35 heures, tous cela pourvoir continuer à payer cette dette aux usuriers, cette somme énorme de laquelle les Français n’ont pas vu un rond.
    Quand tout va bien les riches s’empiffre, et quand c’est la merde le pauvre doit se serrer la ceinture pour que ses Messieurs puissent continuer à se vautrer dans la franche aux frais des contribuables, oui c’est le contribuable qui pait , quand le système économique ne rapporte plus assez de rente à l’oligarchie.
    C’est toujours le petit qui pait, et touche les miettes aussi longtemps qu’il en restera des miettes.
    Voter Fillon ou Juppé pour un citoyen lambda, c’est du sadisme, rien ne changera avec ses gens, ils n’oseront pas toucher au système qui les nourrie gracieusement, pour administrer le pays et surtout veiller et contenter les usuriers se qui n’ont pas de visage pas de nom qui ramassent tout les ans 50 milliards d’intérêts de cette dette.
    Et cela continuera aussi longtemps que le bon peuple reste dans l’illusion de la démocratie, de l’égalité et bla bla, l’extrême droite est au pouvoir depuis longtemps en France, celle qui méprise les pauvres ce qui n’ont pas de Rolex.

  2. bonfils

    La dette 50 milliard, le coup capital 200 milliard, sans compter la fraude fiscal légal ou illégal, c’est des sommes astronomique qui pourrait crée des millions d’emploi bien payer très au delà du SMIC, c’est des escrocs qui dirige cette France ils se foutent de la gueule des Français, ils sont mondialiste des employé du capital oligarchique.
    Il faut tenir le peuple en bas par des salaire de misère, la dette , le chômage et la division.
    Droite gauche c’est la même chose, la même politique anti peuple.

  3. Pasdupe

    « Les fossoyeurs de la France sont de retour »
    Mauvais titre compte tenu que pour être de retour il aurait fallu qu’ils soient partis.
    Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, les mêmes têtes, qu’elles soient inclinées à gauche ou à droite, produiront toujours les mêmes résultats.
    Pour arrêter la mondialisation, il faut résolument se tourner vers des hommes comme François Asselineau.
    Sinon, rien, rien ne changera.

    1. bonfils

      Je suis d’accord avec vous pour l’UPR mais le système fera tout, pour empêcher un partie réellement anti UE, pour le moment pratiquement personne ne connait l’UPR, l’UE c’est la poule aux œufs d’or pour les usuriers parasite, qui contrôle tous les médias qui font leur propagande.
      D’ailleurs l’UE à été crée pour cette petite minorité, une Europe avec les même législation loi du travaille et salaire minimum, qui est obligatoire et logique avec une monnaie unique n’arrivera jamais, ce qui les intéressent c’est des pays endetté qui payeront éternellement la rente à cette oligarchie parasite.

    2. Pasdupe

      Personne ne le connait ? n’exagérons pas.
      Avec 13 500 adhérents, l’UPR est le cinquième parti de France.
      Il a fait près de 1% des suffrages lors des Régionales l’an passé, ce qui représente environ 200 000 électeurs.
      Certes, c’est encore modeste, mais pas si mal vu la censure dont il fait l’objet dans les médias nationaux.
      Il progresse et rien n’arrêtera plus cette dynamique.

  4. Bary

    Une petite erreur s’est glissée dans le texte. Ce n’est pas Philippe Bon mais Michel Bon qui a été nommé à la tête de France Télécom.
    Bien cordialement,
    Bary

  5. strolym

    Bonfils, pour que vos commentaires paraissent crédibles il faudrait qu’ils soient moins émaillés de fautes d’orthographe.

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