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Jean-Louis Auduc, auteur de "Sauvons les garçons" Société

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Poursuivant nos recherches sur ce que l'on entend par "la théorie du genre", l'équipe de l'Agence Info Libre a rencontré Jean-Louis Auduc, ancien directeur de l 'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres) qui a longtemps travaillé sur le décrochage scolaire. Historien et auteur de nombreux ouvrages dont "Sauvons les garçons", il nous explique que sa première surprise fut de constater qu'en France, les statistiques sur l'éducation nationale étaient asexuées. Autrement dit, le facteur "sexe" de ces élèves en difficulté n'étaient pas pris en compte pour appréhender cette problématique. Sa première action fut alors de demander à la direction générale de l'enseignement scolaire, de prendre pleinement compte des différences observables entre les garçons et les filles.

Il observera alors que ce sont les garçons qui manifestent les plus grandes difficultés dans l'actuel système éducatif, dont la méthode mixte de lecture, dite semi-globale, semblerait exacerber ces différences garçons-filles. Ces données mettent à mal l'idée communément admise que le système éducatif des sociétés dites patriarcales, favoriserait davantage les garçons, fer de lance pourtant de l' "abcd de l'égalité" défendu par Najat Vallaud-Belkacem.

Après un tour d'horizon sur l'analyse de ces nouvelles statistiques et des solutions proposées  pour réduire ces écarts significatifs, nous essayerons de comprendre avec Jean-Louis Auduc, l'origine philosophique de cette indifférenciation des sexes. Indifférenciation, qui d'ailleurs, ne touche pas uniquement la variable sexuelle, puisque la France serait le seul pays européen à ne pas reconnaitre de passage transitoire entre l'enfance et l'age adulte.
Une vision du monde qui ne serait pas sans conséquence et tirerait son origine de l'approche universaliste des Lumières, longtemps dénoncée par les personnalistes, dont Emmanuel Mounier en est le personnage emblématique. Ce courant de pensée qui a pris son essor dans les années 1930, milite pour que soit pris en compte les différentes composantes de la personne :

« l'individu, c'est la dissolution de la personne dans la matière. [...] Dispersion, avarice, voilà les deux marques de l'individualité. »(1).

Un débat qui au vue du contexte actuel, commence à refaire surface.

(1) Cité par Jean-Marie Domenach, Emmanuel Mounier, Paris, Éd. du Seuil, Coll. Écrivains de toujours, 1972, p. 81