Source : Journal de l'environnement
La mer Méditerranée n’est pas au bout de ses déboires: selon l’étude MedTrends, rendue publique lundi 18 janvier par l’association WWF, son exploitation, notamment pétrolière et touristique, va se développer tous azimuts au cours des 20 prochaines années. Seul perdante, la pêche professionnelle, dont le recul devrait se poursuivre.
C’est comme si l’expression «Mare Nostrum» prenait un nouveau sens: à force de nous appartenir, la nature y perd progressivement ses droits. Malmenée par la surpêche, la pollution d’origine terrestre, le transport maritime et le réchauffement climatique, la Méditerranée, l’un des 25 hotspots mondiaux de biodiversité, est déjà en bien piteux état. Et nul ne sait quand sa rapide dégradation prendra fin.
Dans un rapport publié lundi, l’association WWF dresse les perspectives de développement de plusieurs activités marines au cours des 20 prochaines années. Intitulé MedTrends, ce projet, mené sur les 8 pays européens bordant la Grande Bleue, révèle une forte croissance dans tous les secteurs. A l’exception de la pêche professionnelle, bridée par l’effondrement des stocks halieutiques, une tendance très nette depuis le milieu des années 1990.
A défaut de pêche, les amateurs de poissons pourront toujours se rabattre sur l’aquaculture méditerranéenne. Celle-ci est en plein boom, avec un taux annuel de croissance systématiquement supérieur à 8% au cours des 40 dernières années. Et elle devrait encore doubler en 2030 par rapport à 2010, avec une production supérieure à 600.000 tonnes/an.
Vers un quintuplement de la production gazière
L’exploration d’hydrocarbures a également de très beaux jours devant elle: selon les projections du WWF, la production pétrolière en mer pourrait augmenter de 60% en 2020 par rapport à 2010, tandis que la production gazière devrait quintupler en 2030 par rapport à 2010.
Actuellement, 23% de la surface méditerranéenne est couverte par des contrats d’exploration, et 21% additionnels pourraient bientôt être concernés (zones ouvertes à l’exploration, appels d’offre). Si le gros de l’exploitation, pétrolière et gazière, s’effectue en Egypte, l’Italie, dotée d’une centaine d’installations gazières dans l’Adriatique, est le premier pays européen en la matière, suivi de loin par l’Espagne.