Reporterre
En pleine nuit dans un hémicycle quasiment vide, le gouvernement a enfin réussi à faire adopter une mesure favorisant l’ouverture du dépôt de déchets nucléaires Cigéo. Paradoxe, les sénateurs PS ont voté contre leur ministre Emmanuel Macron, sans pour autant empêcher le coup de force.
Ça s’en va et ça revient… Dans la nuit de vendredi à samedi 18 avril, ce n’est pas la partition de Claude François que les sénateurs ont repris, mais une autre ritournelle désormais bien connue du gouvernement Valls : l’introduction d’un amendement favorisant l’ouverture du projet Cigéo, centre d’enfouissement de déchets nucléaires, dans une loi présentée au vote des parlementaires.
Une première tentative avait déjà eu lieu en juin 2014 dans la loi de transition énergétique puis une deuxième en novembre dans la préparation de la loi Macron. Elles avaient échoué, avec retrait des textes de loi. Mais voici de nouveau revenue la définition de la « réversibilité », condition indispensable au lancement du projet de Cigéo : l’enjeu est de lancer la construction du centre d’enfouissement sans passer par la case législative telle qu’elle était jusque-là instituée par le calendrier (cf « brouiller la procédure pour éviter le débat parlementaire » in : Déchets nucléaires : le gouvernement essaye encore de tricher).
Si la (ré-)introduction de cette disposition dans la loi Macron finit par ne plus être une « surprise », elle se fait chaque fois un peu plus par effraction. Cette fois, c’est à cinq heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, après l’examen de 220 amendements tout au long de la journée et de la nuit, que les sénateurs ont adopté le fameux amendement.
Le projet Cigéo est un projet tout à fait sensé. Les essais d’enfouissement en profondeur sont concluant. La diffusion ramènera les premiers radionucléides en surface après un million d’année. Autant dire qu’on sera surement plus la pour le voir.
En outre, la faible présence des parlementaires pour le vote, et l’heure tardive de proposition du texte à l’assemblée, sont sans nul doute regrettables et méprisables. Une telle démarche était indubitablement inutile. De même que pour l’utilisation de l’Art 49.3 de la Constitution, ces méthodes reflètent les manques de maitrise et d’expérience des corps étatiques, à commencer par ceux du gouvernement.
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Je ne comprend pas que notre projet déchaine autant de passions surtout quand on le compare à ses homologues Russes et Anglais basés sur l' »enfouissement » en fosse océanique et ceux de nos amis Allemands et Américains (le site central des Américains est présentement en feu, ils en sont à leur 2eme feu d’enfouissement, celui des Allemands également dans une mine de sel est inondé, les futs ont été à l’origine balancé depuis les étages supérieurs, certains sont donc percés depuis le départ, et pour couronner le tout, la mine s’effondre).
La ils ont quand même fait super gaffe. Ils suffit de regarder les containers qui ne sont pas des futs de stockage classique, qui contiendront uniquement des déchets vitrifiés, et qui seront eux même contenu dans des coffres en béton rangés dans des alvéoles isolés les unes des autres. Et ils ont évité le choix de la mine sel vu les retours des autres états qui l’ont fait.
Ça doit pas être marrant pour les gens qui se pris la tête des années pour résoudre ce problème insoluble de rencontrer autant d’opposition alors que la France a de loin été le pays le plus sérieux du monde sur la question. L’état a investit des milliards pour proposer ce plan d’enfouissement (10 il me semble). Il ne tient donc pas à stopper sa mise en oeuvre à cause des réseaux d’ong financé par l’étranger qui de toute façon ne seront pas content qu’elle que soit la solution proposée (et il est surement impossible de faire mieux). Qu’on sorte du nucléaire ou pas, il faudra trouver une solution pour les déchets, les garder surface a un cout et peut aussi présenter des risques (les Russes l’ont prouvé). J’aimerai bien que les réseaux, le greenpeace anglais, les amis de la terre américain, le sortir du nucléaire (allemand ?) disent quelque chose au sujet de la privatisation rampante d’EDF et sur le recours de plus important à de la main-d’oeuvre sous-traitée, sous-qualifiée et surmenée, parce que là il y a un vrai problème et un vrai danger mais bizarrement on ne les entend pas.
La méthode des politiques est méprisable mais à mon avis, ils ont du se dire qu’il n’avait pas le choix pour démarrer la mise en oeuvre. C’est sur nous que se concentre l’opposition au nucléaire maximum et sur personne d’autre, alors que pourtant, la population Française est loin d’y être la plus hostile.
Pour Stealth117 : il n’y a jamais eu d’ « essais d’enfouissement en profondeur » à Bure, juste des recherches sur l’argile. Les déchets nucléaires sont interdits dans le laboratoire de Bure par la loi. De nombreuses questions se posent sur le relâchement des radionucléides. Notamment la zone endommagée par le creusement (EDZ) est une voie non maîtrisée de relâchement privilégiée. De même, aucune technique de scellement appropriée n’existe pour l’heure. On ne sait donc pas si le stockage pourrait rester étanche après fermeture. Tout à fait d’accord avec le caractère méprisable de la validation de cet amendement. Mais c’était la dernière chance pour eux de le faire passer, s’étant fait jetés successivement de la loi transition énergétique et de la loi Macron en première lecture.
Pour Jojo : le fait que l’enfouissement n’ait fonctionné ni aux USA ni en Allemagne n’est pas un argument rassurant. Aux USA (WIPP), le centre était garanti 15000 ans, il ont aussi fait « super gaffe » mais au bout de 15 ans, incendie et arrêt du projet. Il s’agit de déchets FAVL au WIPP, rien à voir avec la dangerosité des déchets que l’on voudrait enfouir à Bure (HA – MAVL) qui représente 99 % de la radioactivité des déchets radioactifs produits par nos 58 réacteurs nucléaires. Les « ONG » ont certainement moins d’intérêt que les industriels dans cette affaire. Oui les soucis de la privatisation et de la sous traitance sont très préoccupants. Mais faire croire à la population que cigéo pourrait constituer une solution pour gérer les déchets nucléaires est un leurre qui permet de continuer dans la voie du nucléaire qui est entrain d’atteindre ses limites économiques, technologiques, sociales et environnementales. Non, les français ne sont pas rassurés par le nucléaire en témoignent les sondages les plus récents.
Le petit macron qu’ on appelle par ailleurs « la voix de son maître » continue à sa mesure la déconstruction du pays ainsi que sa future stéri
lisation …Très bon garçon, edmond est très content …