Erbil, Irak - Un ancien officier des renseignements français qui a fait défection pour Al-Qaïda a figuré parmi les cibles de la première vague de frappes aériennes américaines en Syrie le mois dernier, selon des personnes familières avec les mouvements et l'identité du transfuge.
Deux fonctionnaires des renseignements européens ont décrit l'ancien officier français comme le transfuge de plus haut rang jamais connu ayant rejoint le groupe terroriste, et ont qualifié sa défection comme l'une des évolutions les plus dangereuses de la longue confrontation entre l'Occident et Al-Qaïda.
L'identité de l'agent est un secret bien gardé. Deux personnes, indépendamment l'une de l'autre, ont fourni le même nom, que McClatchy tient en réserve jusqu'à confirmation ultérieure. Toutes les sources ont convenu qu'un ancien officier français était l'une des personnes ciblées lorsque les États-Unis a frappé huit emplacements occupés par le Front al-Nosra, filiale syrienne d'Al Qaida. L'ancien officier aurait apparemment survécu à l'assaut, qui comprenait des frappes avec 47 missiles de croisière.
Les responsables américains ont reconnu que l'attaque sur une position du Front al-Nosra, qui est survenue lorsque les Américains et les partenaires de la coalition ont également frappé les positions de l'Etat islamique, ciblait des membres d'un groupe que l'administration Obama à qualifié "du Khorasan", une unité d'agents terroristes de haut niveau qui avaient été envoyés en Syrie pour tracer les attaques contre l'Occident.
Le seul membre de cette unité que les responsables américains ont identifié est Muhsin al Fahdli, un homme de 33 ans qui fût un temps un confident du fondateur d'al-Qaïda Oussama ben Laden. Les Etats-Unis ont offert une récompense de 7 millions de dollars en octobre 2012 pour toute information permettant la mort ou la capture de Fahdli. Des comptes Twitter associés aux sympathisants jihadistes ont annoncé que Fahdli avait été tué, mais les responsables américains ont dit que l'information restait à confirmer.
L'ancien officier français pourrait être une cible plus importante. Les rebelles syriens qui se battent pour renverser le président Bachar al-Assad ont déclaré que les responsables américains leur avaient dit avant les frappes qu'ils surveillaient de près les mouvements du transfuge.
Les fonctionnaires européens de renseignement ont déclaré que l'ancien officier avait fait défection soit aux renseignements militaires français, soit à l'agence de renseignements étrangers de la France, la Direction Générale de la Sécurité Extérieure, connue sous son acronyme français, la DGSE.
L'ancien officier, selon une source rebelle, est un expert en explosifs qui a combattu en Afghanistan et en Syrie avec Al-Qaida et a réuni un groupe d'environ cinq hommes qui opérait sur une mosquée à Idlib.
L'opérateur français est "toujours bien en vie" après les frappes aériennes, a déclaré un responsable du renseignement européen, qui a décrit l'homme comme "hautement formé en matière de renseignements commerciaux occidentaux et en explosifs". La combinaison de sa formation d'expertise à l'occidentale et ses dévotions aux croyances djihadistes font de lui un des plus dangereux agents d'Al-Qaida, selon le responsable du renseignement.
On ignore si les sympathies de l'ancien officier pour Al-Qaida étaient latentes pendant l'enquête française ou si elles se sont manifestées plus tard.
Quatre agents de renseignement européens provenant de divers pays avec une gamme variée de connaissance de la situation ont été en mesure de confirmer, entièrement ou partiellement l'existence de l'agent français. Tous ont refusé de faire des déclarations officielles en raison de la nature délicate de l'information et parce qu'ils craignaient d'être accusés de crime dans leurs pays d'origine pour avoir révélé des informations classifiées. L'existence de l'officier français est qualifiée "absolument top secret".
"Je suis assez consterné, du fait même d'avoir cette conversation", a-t-il dit.
"Nous ne savons pas s'il était un [agent] dormant ou s'il s'est radicalisé après avoir rejoint le service", a déclaré un autre responsable du renseignement européen connaissant le contexte. "Je suppose que mes collègues français travaillent dur pour déterminer cela et si ils l'ont fait, ils ne confieront certainement pas comment ils se sont retrouvés dans ce gâchis, qui, comme vous pouvez vous y attendre se révèle un peu gênant."
Deux sources de renseignement européens ont fourni le nom de l'homme mais ont demandé qu'il ne soit pas publié - l'une a cité une possible agression en France contre la famille de l'homme. Tous deux ont indépendamment fourni le même nom.
Lorsqu'un commentaire sur la situation lui a été demandé, un responsable du renseignement américain a refusé de fournir toute information.
Trois tentatives de discuter de la question avec les services de renseignements français ont été repoussés. "Il n'est pas question que je discute sur ce sujet" fût l'unique réponse.
Un responsable du renseignement d'un pays tiers, qui a dit que sa familiarité avec la situation découlait seulement d'une conversation et non pas d'une information officielle, dit que la situation représente un "cauchemar épique dont nous avions jusqu'ici été épargnés".
"Nous avons vu des partenaires arabes perdre des gens bien entraînés qui ont rejoint ces groupes, et dans une poignée de cas, ces transfuges ont bénéficié de notre formation à travers des programmes de partenariat", a-t-il dit. "C'est le prix à payer lorsque vous faites des affaires et que vous aidez certains de nos alliés de la région".
Mais la défection de l'officier français, dit-il, est la première qu'il ait entendu parler par "quelqu'un avec une habilitation de sécurité légitime et une formation de style occidental".
Aussi embarrassés que les français doivent être en ce moment, il convient de souligner que les services français restent très appréciés dans la communauté du renseignement en tant que professionnels confirmés et loyaux" a-t-il dit. "Cet échec, et je crois en ce qui s'est passé, doit être replacé dans le contexte comme une exception aberrante et en rien systématique concernant les services français."
Un fonctionnaire européen directement concerné par l'affaire a déclaré que la confusion partielle sur le curriculum vitae de l'homme - qui a été alternativement décrit comme étant des forces spéciales françaises, du renseignement militaire ou de la DGSE - vient probablement du processus de chevauchement des "subordonnés" où des spécialistes se déplacent entre les branches du gouvernement de façon assez régulière.
"Il semble probable qu'il ait commencé comme militaire français et peut-être en raison d'une origine arabe de famille et d'apparence, de compétences linguistiques et d'un haut degré de compétence, il aurait alors été prêté à différentes cellules des services français", a déclaré l'officiel européen. "Tout le monde fait ça tout le temps", a-t-il dit, citant l'exemple d'un membre du commandement des opérations spéciales de l'armée américaine étant affecté à la CIA.
Pour leur part, les rebelles syriens, qui sont déjà furieux envers les États-Unis de ne pas les avertir à l'avance des frappes aériennes et de ne pas inclure les installations gouvernementales d'Assad parmi les objectifs, n'arrivent pas à comprendre pourquoi le gouvernement américain ne s'est pas rapproché d'eux pour essayer de capturer l'homme.
Mais un responsable du renseignement européen dit que la décision d'essayer de trouver le transfuge avec un missile plutôt que de le capturer était en partie pour maintenir secrète l'existence de l'agent français. "Peut-être que certains problèmes feraient mieux d'être enterrés à jamais sous un tas de gravats," a-t-il dit.
Traduction pour l'AIL: Rochelle Cohen
Lien contradictoire : Syrie : retour sur l'affaire du vrai-faux traître de la DGSE
«"Peut-être que certains problèmes feraient mieux d'être enterrés à jamais sous un tas de gravats,"» a dit «un responsable du renseignement européen»
C'est surtout qu'il a des informations top secrètes en sa possession et qu'il pourrait les livrer aux syriens, aux russes…
Ou au monde...
Une histoire digne d'un James Bond
Un agent français qui se sacrifie pour Al-Qaida, une créature des USA pour jouer aux échecs en plus ! On atteint des sommets Ubuesques. Se faire ratatiner pour une cause qui est au service de son ennemi ! Bienvenu au club des baisers anonymes.
Je suis allé voir le site source.... vous auriez pu aussi reprendre CNN....
La news a été reprise absolument partout dans la presse occidentale. Nous aurions pu effectivement. Amicalement.
Rochelle Cohen ??? agent du sionisme am��ricain ???
Pas d'amalgames, s'il vous plaît, un juif n'est pas forcément sioniste !
Juif : croyance religieuse, sionisme : idéologie politique raciste, anti-religieuse !
Les sionistes ne demandent que ça, que le juif et eux soient assimiler à la même entité ( sic Manuel Valls , " l'anti-sionisme, ne peut être dissocier de l'anti-sémitisme ! Merde comme même ! " )
Je suis démasquée ^^
Ca me fait penser a l'affaire merah
On voit qu'ils sont capable de mobiliser l'armée et les allié pour tué une personne de leur service qui leur a échappé (ou pas), c'était peut être pareil avec mehra, comme en témoigne cette vidéo.
Le premier témoin du crime des militaires, la femme dit avoir vu quelqu’un de corpulent avec un tatouage sur le visage juste avant qu'il retourne sur son scooter.
http://www.dailymotion.com/video/xplujr_mohamed-merah-la-manipulation-mediatique_news
(A dl avant que ce soit retiré de DM)
Quand ont voit l'empleur de l'attaque visant un seul homme (un bombardement), on peut se demander se qu'il se passe vraiment.. pour ceux qui ont encore un cerveau libre.
@AIL Votre lien en fin d'article me fait arriver sur une page blanche