Le 12 février dernier, le parlement a adopté une loi qui « reconnaissait » le vote blanc. Cette loi entrera en vigueur après les municipales et plus précisément à partir du 1er Avril. « Même au niveau de la symbolique, on voit bien que c’est une bonne blague ! » s’empresse de souligner d’un air amusé, Stéphane Guyot, président de l’association « Les citoyens du vote blanc ». Association qui milite depuis trois ans pour que le vote blanc soit comptabilisé parmi les suffrages exprimés. Et c’est là que le bât blesse.
Car si maintenant, le vote blanc n’est plus assimilé au vote nul, il restera néanmoins sans effet sur le déroulement des élections. Une bien maigre avancée.
« Il aura fallu 20 ans pour que le vote blanc ne soit plus considéré comme une erreur. Il n’y a pas de reconnaissance. C’est cette même commission qui l’a supprimé en première relecture il y a un an et demi« , ajoute-t-il.
Si l’abstentionnisme revêt de nombreuses formes (impossibilité de se déplacer, désintérêt, contestation), le vote blanc a l’avantage d’indiquer le clair désaccord avec les choix proposés.
Que reste-t-il pour celles et ceux qui, au delà de vouloir manifester leur désaccord des candidats, souhaitent une organisation politique différente ?
Pour Stéphane Guyot : « Ce qui m’intéresse dans le vote blanc, n’est pas le contenu, mais le contenant. C’est un instrument qui permet d’engager le dialogue entre élus et citoyens. C’est la courroie de transmission entre la structure politique actuelle et celle de demain. »
Un enthousiasme que ne partage pas Étienne Chouard : « Les hommes politiques ne nous donneront jamais le pouvoir des les mettre dehors. Ça ne sert à rien de leur demander. Il faut écrire nous-même la constitution. C’est dans ce sens là que nous obtiendrons la reconnaissance du vote blanc. »
Pour plus d’informations :
Les citoyens du vote blanc
Les citoyens constituants
Retrouvez ci dessous un micro-trottoir sur le vote blanc et les entretiens de Stéphane Guyot et Étienne Chouard :
Ugo Passuello
avec la participation de Lisandro Dias.