Lettre AIL n°5 (septembre 2015) Non classé

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L’Agence Info Libre vous propose, en collaboration avec Denissto.eu, le cinquième numéro de sa lettre confidentielle mensuelle : la lettre d’analyses et d’informations libre (LAIL).
Nous vous proposerons chaque mois des informations mais surtout des analyses dans des domaines tels que les infos internationales, la France, l’économie, l’histoire, la santé et l’environnement.

Les quatre premières lettres gratuites sont consultables sur le site (1, 2, 3 et 4), les suivantes seront payantes via la boutique de l’AIL.
Les prix de la lettre sont :

numéro unique : 9€*
abonnement 3 mois (3 numéros) : 26€*
abonnement 12 mois (12 numéros) : 99€*
abonnement de soutien 12 mois (12 numéros) : 120€*

* port compris en France métropolitaine.

Vous pouvez vous abonner sur la boutique de l’Agence Info Libre.

Possibilité de paiement par Paypal, chèque et carte bleue (paiement sécurisé).

Description du numéro 5 de la lettre d’analyses et d’informations libre :

 

L’Édito

Les Charlies sont devenus des guignols

En début d’été, alors que l’attention se portait sur la crise européenne en Grèce et sur la hausse incontrôlable du chômage en France, les médias sont venus, une fois de plus, au secours de nos politiques par la tactique bien connue du détournement de l’information (et de la pensée). Ce qui méritait à peine un entrefilet, a fait la Une des journaux : l’émission satirique « les guignols de l’info » pourrait s’arrêter, quelle affaire !

Branle bas de combat dans les rédactions, tous les Charlies se devaient d’exprimer leur désapprobation quant à la décision prise par Vincent Bolloré, patron du groupe, qui n’apprécie pas l’humour du programme. Les artistes, les journalistes, les politiques sont tous montés au front en poussant des cris d’orfraie. Le Hashtag #TouchePasAuxGuignols a rapidement envahie les réseaux sociaux et plusieurs milliers d’internautes ont également manifesté contre ce diktat. Au final, cette émission, vieille de presque trente ans, passera en mode crypté à la rentrée sur Canal+ et ses auteurs ont été remerciés.

Qu’on aime ou pas les guignols de l’info, là n’est pas la question, mais un patron de société n’est-il pas le seul maître à bord (Vincent Bolloré vient d’acquérir 45,2 % du groupe Canal+, pour porter sa part à 93,6%[1]) ?

Une fois de plus, la vraie problématique a été éludée, il est bien évidemment question de l’entrée de puissants financiers ou de multinationales  dans les capitaux des groupes de presse. Ceux qui vendent leur corps ou leur âme devraient le savoir depuis longtemps.

 

Un état des lieux de l’audiovisuel français dresse un constat affligeant: le groupe TF1 appartient à Bouygues à 42% et à la banque Américaine JP Morgan à hauteur de 9%. M6, RTL et quelques titres de la presse française appartient au groupe allemand Bertelsmann. BFM et RMC appartiennent au groupe NextRadioTV qui intéresse fortement le businessman franco-israélien, Patrick Drahi dont l’appétit est insatiable. LVMH contrôle le quotidien économique La Tribune, PPR contrôle Le point, Dassault contrôle Le Figaro, Lagardère contrôle le groupe Hachette, lui-même propriétaire de plusieurs radios, télévisions, journaux ainsi que l’édition de livres et magazines. Quant aux quotidiens régionaux, ils sont tous contrôlés par de riches familles, des groupes puissants ou des banques. Cerise sur le gâteau, le journal Libération est la propriété d’Edouard de Rothschild et le journal de référence Le Monde est lui même contrôlé par le trio Bergé, Niel, Pigasse ainsi que le groupe de presse espagnol Prisa !

 

Ces faits établis, il est de bon ton de parler encore de presse libre sous peine de passer sous les fourches caudines de l’inquisition. Même si les propos de Nicolas de Tavernost, patron de M6, le confirmaient sans honte : « sur notre chaîne, il y a des choses qui sont beaucoup plus compliquées à traiter que d’autres » faisant notamment référence à la téléphonie mobile et au partenariat M6-Orange. Plus fort encore, pour nos chers amis les Charlies, Vincent Bolloré aurait censuré sur un simple coup de fil un documentaire compromettant sur le Crédit mutuel et la fraude fiscale; cette banque ouvrant grand ses coffres pour satisfaire les appétits d’un membre éminent de la bande du Fouquet’s.

 

L’intégralité de la presse française est largement déficitaire bien que bénéficiant de généreuses subventions d’état. Quelle motivation peuvent avoir ces oligarques si ce n’est le contrôle du prêt à penser ? Pour quelles généreuses valeurs démocratiques nos gouvernants distribuent l’argent du contribuable à ces nantis ?

Notre premier Ministre qui a un avis sur tout, particulièrement quand il ne maîtrise pas le sujet, s’est récemment insurgé de l’influence grandissante des médias russes. Qu’en est-il de l’influence étasunienne depuis plus de 50 ans ? TF1, la chaine de télévision la plus suivie à ce jour, truste 99 des 100 émissions le plus vues en 2013 et 58 d’entres elles sont des séries américaines insipides. Quant aux émissions de la téléréalité, elles sont toutes inspirées des chaînes américaines.

Le tittitaynment a envahi la sphère domestique : les Français passent en moyenne 3h30 devant la télévision et laissent leurs enfants y traîner 2h15. Il ne faut pas s’étonner du nouveau rêve européen qui ressemble à s’y méprendre à l’american way of life.

Affligée ce cet état des lieux, toute l’équipe de l’Agence Info Libre désire s’émanciper : il est temps qu’émerge de nouveaux médias, libres et indépendants en France. C’est la raison d’être de cette lettre confidentielle ainsi que celui du dossier participatif qui vient d’être mis en place. L’indépendance a un prix qui ne dépend que de vous. L’information est devenue un enjeu primordial pour le « Club » au pouvoir. Le temps est compté pour mettre en place une alternative crédible, pérenne, capable de poser les questions qui dérangent. Nous comptons sur vous et vous pouvez compter sur nous !

[1]     http://www.reuters.fr/article/businessNews/idFRKCN0QM1L720150817

 

Contribuer à ce numéro de la lettre d’analyses et d’informations libres, c’est soutenir l’ensemble du travail de l’Agence Info Libre et participer à sa pérennisation.

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