Source : La Tribune
La possible arrivée du fondateur de Free au capital de l’opérateur transalpin rebat les cartes concernant sa stratégie et sa gouvernance. A la tête de Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia, Vincent Bolloré pourrait bien augmenter encore sa participation pour marquer son territoire.
Son surnom de « trublion des télécoms » lui va décidément comme un gant. Alors qu’en quelques mois, le groupe de médias Vivendi (Canal +, Universal Music…) de l’homme d’affaires Vincent Bolloré est devenu le plus important actionnaire de Telecom Italia (avec 20,03% des parts), Xavier Niel s’est lui aussi invité capital de l’opérateur. Depuis la fin de la semaine dernière, le patron d’Iliad (maison-mère de Free en France), y détient à titre personnel une participation potentielle de plus de 15%. Mais quel sera le coup d’après ? Xavier Niel et Vincent Bolloré vont-ils livrer bataille pour prendre le contrôle de l’opérateur historique ? Quelles sont leurs stratégies ?
Premier élément-clé, il apparaît que les deux acteurs mènent – jusqu’à présent – leur barque chacun de leur côté. Ce week-end, dans un entretien au Corriere della Sera, Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi l’a assuré : « Je confirme de la manière la plus formelle que Vivendi n’a pas agi de concert avec Niel. » Si tel n’était pas le cas, les deux groupes seraient contraints de lancer une OPA sur le reste des titres de Telecom Italia. Avec une participation de plus de 35% du capital à eux deux, Xavier Niel et Vivendi se situent en effet largement au-delà de la barre des 25%, seuil de déclenchement d’une offre d’acquisition en Italie.
« Bolloré regarde la plus-value latente… »
Même si on peut prêter à Xavier Niel le souhait de se consolider dans les télécoms européennes, après s’être offert récemment Orange Suisse ou Monaco Telecom, Bruno Hareng, analyste chez Oddo Securities, juge son incursion dans Telecom Italia « plus financière qu’industrielle » :
« Xavier Niel arrive alors que Bolloré constitue déjà un gros actionnaire… Il n’est pas naïf, et sait qu’il ne sera probablement pas donneur d’ordres… »
A l’inverse, Vivendi veut officiellement endosser les habits d’un « investisseur de long terme », aux dires d’Arnaud de Puyfontaine. Pour convaincre l’opinion, le président du directoire du géant français des médias a mis les bouchées doubles :
« Je veux dire aux actionnaires et aux cadres de Telecom Italia, ainsi qu’au gouvernement italien, que Vivendi est dans les télécoms pour soutenir ses projets quant à la fibre optique, et parce que nous croyons très fort à la collaboration entre les compagnies de télécommunications et les groupes de médias. »
Des propos qui laissent bon nombre de spécialistes dubitatifs… Yves Gassot, pour sa part, se montre « sceptique » quant à la volonté réelle de Vincent Bolloré de s’appuyer sur Telecom Italia pour distribuer les contenus de Vivendi. « On peut arriver au même résultat sans forcément monter au capital », affirme-t-il. Pour le patron de l’Idate, « Bolloré fait ce qu’il a toujours fait : il regarde la plus-value latente ».
Une revente à Orange d’ici deux ou trois ans ?
Même son de cloche pour Bruno Hareng. D’après l’analyste, l’hypothèse d’une revente de la participation dans Telecom Italia à Orange – qui n’a jamais caché son appétit pour son homologue transalpin – d’ici deux à trois ans apparaît particulièrement crédible.
Une dépêche de l’agence Bloomberg publiée au mois de juin plaidait d’ailleurs en ce sens. D’après des sources proches, Vincent Bolloré serait ainsi favorable à une vente de Tim Participacoes d’ici deux ans, ainsi qu’à la mise en place d’un programme de réduction des coûts. Sachant qu’à « moyen terme », l’homme d’affaires breton voudrait marier l’opérateur à un autre acteur européen. Autant d’initiatives propres à faire s’envoler le cours de Bourse.
Du beau linge qui sent la merde ! ! ! Mais comme dit l’autre : l’argent n’a pas d’odeur . . .
Les multinationales se paient tout ce quelle veulent !
De bien belles valeurs.