RFI
Lors du dernier sommet européen, les Vingt-Huit se sont séparés sur une déclaration d’intention concernant la crise migratoire. Le débat sur cette question avait été relégué au second rang du fait de l’omniprésence de la question britannique et de l’absence du Premier ministre turc. Quatre jours plus tard, il règne en Europe une cacophonie assourdissante et les décisions contradictoires d’un pays à l’autre semblent se multiplier. L’UE dit désormais craindre une crise humanitaire en Grèce. Le commissaire européen à la Migration et le ministre chargé de la question au sein du gouvernement néerlandais, qui exerce la présidence tournante, sont allés jusqu’à se fendre d’un communiqué commun pour exprimer leurs inquiétudes.
C’est surtout sur la désormais tristement célèbre route des Balkans que suivent les réfugiés que l’effet domino se fait sentir. Après une réunion jeudi dernier des chefs de police des cinq pays concernés, l’Autriche a décidé de limiter les entrées vendredi à 80 demandeurs d’asile et 3 200 migrants en transit.
Effet domino
Du coup elle s’est attiré les foudres de l’Allemagne qui trouve que c’est encore trop, mais cela a aussi entraîné le verrouillage de la frontière macédonienne où les migrants afghans ne peuvent plus quitter la Grèce et où les documents et les déclarations des Syriens et Irakiens sont passés au crible. Plus de 5 000 migrants étaient bloqués à la frontière mardi (voir encadré ci-dessous).
Ceci a d’ailleurs entraîné une réaction furieuse de la Grèce qui a aussi protesté contre la tenue ce mercredi à Vienne d’un mini-sommet des Balkans où elle n’est pas conviée, mais où sont invités tous les pays de l’ex-Yougoslavie ainsi que l’Albanie et la Bulgarie. Le Premier ministre Alexis Tsipras a exprimé son « mécontentement » et a dénoncé « un acte unilatéral et inamical ».