Le Monde
Budget de la défense : une rallonge de 3,8 milliards d’euros sur quatre ans
Entre impératifs sécuritaires et nécessités budgétaires, le président a donc personnellement tranché, et a tenu à le mettre en scène. « La sécurité, la protection, l’indépendance sont des principes qui ne se négocient pas », a expliqué François Hollande pour évoquer l’arbitrage qu’il a personnellement présenté, mercredi 29 avril au matin, à l’issue d’un conseil de défense auquel étaient également conviés les ministres de l’économie et des finances, Emmanuel Macron et Michel Sapin.
L’opération Sentinelle est pérennisée. « En 2015, les crédits du ministère de la défense, les 31,4 milliards, (…) sont sanctuarisés. Ce sont des crédits budgétaires, sans aucun appel à des ressources extérieures », a indiqué M. Hollande, signifiant par là que l’armée n’aura pas recours à des sociétés de projet.
Pour les quatre prochaines années, la loi de programmation militaire (LPM) réactualisée, qui sera présentée au conseil des ministres du 20 mai, prévoit « 3,8 milliards de crédits supplémentaires », a affirmé le chef de l’Etat, dont une partie proviendra des économies réalisées par le ministère de la défense. « C’est un effort important, c’est même un effort considérable », a-t-il poursuivi. C’est ainsi qu’a donc été présenté le choix de M. Hollande : « un calcul fin opéré à l’aune des deux priorités que sont notre sécurité et notre souveraineté budgétaire, mais un arbitrage franc », selon l’Elysée.
Un arbitrage présidentiel attendu
Dire que l’arbitrage présidentiel était attendu relève de l’euphémisme. « Il ne s’agit pas de choisir entre Le Drian et Sapin, mais de choisir l’intérêt de la France », avait certes tenté de balayer le chef de l’Etat, cette semaine, devant ses visiteurs. La réunion de ce conseil de défense avait néanmoins, cette fois, été précédée d’une exceptionnelle montée en pression entre Bercy et l’hôtel de Brienne.
Au point que même les plus proches collaborateurs du chef de l’Etat auraient été – officiellement – tenus à l’écart des ultimes arbitrages, et ce jusqu’à la dernière minute. « Le président a vraiment souhaité maîtriser la communication, tel César qui brûlerait son plan pour que personne ne le connaisse, afin d’éviter les jeux d’influence », glisse l’un de ses conseillers.
Deux impératifs présidentiels étaient confrontés. Le premier, la nécessité pour la France de faire face à la montée de la menace terroriste, dans le monde et sur le territoire national. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 adoptée en 2013 prévoyait un budget annuel de 31,4 milliards d’euros pour la défense et la suppression de 33 675 postes. L’armée estimait nécessaire d’en préserver 18 500 pour être en mesure de faire face à ses engagements opérationnels, à l’extérieur et dans le cadre de l’opération Sentinelle, laquelle nécessite de mobiliser une force de protection permanente de 7 000 hommes.
Elle chiffrait ses besoins supplémentaires à 8 milliards d’euros. Elle en a obtenu 3,8. Les 18 500 postes maintenus, sur 34 000 départs, ont été confirmés dans la matinée par l’Elysée.
Sale traitre.
L’article parle d’une rallonge de 3 milliards spécifiquement pour faire du travail de police et garder des synagogues vides, parce que rien n’est trop beau pour l’avant-garde de la République par sa naissance même si c’est inconstitutionnel de déployer l’armée en France pour faire du travail de police de façon structurelle, déjà le plan Vigipirate avait été très contesté quand il a été voté et l’écarlate devait rester une mesure absolument exceptionnelle et ponctuelle. Il est inconstitutionnel également d’accorder un traitement de faveur à un groupe sur des critères raciaux ou confessionnel en France (Droit de l’homme oblige).
Les militaires avaient bougonné un peu avant d’être rappeler à l’ordre: ils demandaient à pouvoir patrouiller et à ne pas faire le plancton, en invoquant des raisons sécuritaires (ils font des cibles faciles quand ils sont statiques) mais aussi et surtout parce qu’ils vivent très mal leur situation de garde du corps d’une communauté particulière.
Les parangons de l’antifascisme devraient savoir que l’interdiction faite à l’armée de faire du travail de police était une mesure antifasciste. Je trouve qu’ils sont bien silencieux.
A coté de ça, pour faire des « économies », il est prévu de vendre aux opérateurs téléphonique (pourquoi pas à Drahi via SFR) les fréquences radios militaires qui permettent les télécommunications des armées, ce qui met en jeu à la fois l’indépendance et la sécurité nationale (car on ne peut pas vraiment compter sur des puissances privées parfois à la solde de l’étranger pour ne pas nous planter en cas de conflit). Après la grande braderie l’armée devra payer un loyer et à terme l’état ira de sa poche.
Ensuite on remet le fameux projet controversé de sous-louer le gros matériel, ce qui pose exactement les mêmes problèmes le point précédent.
Les petits barons voleurs finiront par se prendre une grosse fessée, il faut avoir confiance.