nous soutenir
nous informer

À Paris, l’école de commerce était une usine à clandestins

Mots-clés : , , , ,

Le Figaro

etudiant-pekin-2007

L’établissement situé dans le XVe arrondissement de la capitale a permis l’entrée illégale en France d’un millier de Chinois.

Lundi 7 décembre, 6 heures du matin. Une soixantaine de policiers en civil de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi des étrangers sans titre (Ocriest) déclenchent de manière simultanée quatorze perquisitions à Paris, en banlieue et en Ardèche. Dans un immeuble planté sur le front de Seine, ils forcent les portes de trois appartements tandis que leurs collègues investissent un établissement scolaire voisin. Au terme d’une fouille méticuleuse, ils saisissent des cartons de documents, du matériel informatique, un lot de chèques sans ordre pour une valeur de 180.000 euros ainsi que 80.000 euros en espèces. Il s’agit là de l’infime partie de colossaux bénéfices provenant d’une des plus grosses filières d’immigration clandestine chinoise jamais mise au jour en France par les services spécialisés de la Direction de la police aux frontières (DCPAF).

Façade proprette de «business school»

Selon nos informations, le juteux réseau avait pour pivot central une école de commerce privée* ayant pignon dans le XVe arrondissement. Derrière sa façade proprette abritant des cours de langue française, une branche «business school», des classes censées mener à des BTS, des masters et des doctorats, l’établissement était en fait dirigé et animé par une équipe d’escrocs chevronnés qui multipliaient des dossiers de fausses inscriptions pour «recruter» en toute illégalité des cohortes de jeunes Chinois candidats à l’exil.

Selon nos informations, le réseau, qui tournait, semble-t-il, à plein régime depuis 2013, a permis d’acheminer chaque année vers la France entre 500 et 1000 clandestins chinois, essentiellement des garçons de 20 à 25 ans. Au total, quatorze membres du réseau ont été interpellés, au premier rang desquels figure Bruno C., 56 ans, le directeur de l’école, déjà connu pour des affaires d’escroquerie, de banqueroute, de fraude fiscale et d’extorsion de fonds.

Ce spectaculaire coup de filet est l’épilogue d’une enquête menée sans relâche depuis un an par l’Ocriest. Fin 2014, les enquêteurs sont alertés par leur lointain collègue, officier de liaison de la Direction de la coopération internationale (DCI) basé à Pékin, qui s’étonne d’une soudaine inflation de demandes de visas émanant d’étudiants désirant tous rejoindre une seule et même école française basée à Paris. Vérifications faites, les policiers s’aperçoivent non sans surprise que l’établissement avait déjà été au cœur en 2012 d’un trafic de documents scolaires auprès d’une clientèle asiatique. Le directeur de l’époque, mis hors d’état de nuire, avait été remplacé dans la foulée par son «ami» Bruno C.

Lire la suite sur Le Figaro »

Commenter


Social media & sharing icons powered by UltimatelySocial