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Centre hospitalier Paul-Guiraud : condamnation judiciaire d'un mouvement de grève France

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Quarante agents hospitaliers du centre Paul-Guiraud ont été assignés en justice par le tribunal administratif de Melun, lundi 07 Juillet, à la suite d'une plainte émanant de leur direction pour motif de mise en danger des patients de l'Hôpital psychiatrique. Mardi 08 Juillet, la justice a ordonné la libération du piquet de grève dans les 24 heures avec recours aux forces de l'ordre si nécessaire et des astreintes journalières de 300 euros par jour pour le personnel concerné, pour chaque journée supplémentaire.

Les grévistes entament leur sixième semaine de grève suite à une réforme qui vise à réorganiser leur temps de travail, réduisant de 9,5 jours le nombre de RTT des agents du centre hospitalier de Paul-Guiraud à Villejuif, soit un tiers du nombre total de leur RTT. En contrepartie, la direction leur propose une réduction du temps de travail journalier, passant de huit heures (8h) par jour à sept heures trente six (7h36). Un temps de travail journalier précieux, selon les grévistes, puisqu'il permet aux différentes équipes qui se relaient, de partager leur diagnostic et d'établir un plan élaboré de prise en charge des patients.

"Si demain on n'a plus ce temps là, on va devenir des matons" se plaint H.Legendre, aide-soignant.

C'est la deuxième fois que le personnel en grève se retrouve devant la justice, qui avait, lors de cette première assignation (ciblant 15 agents hospitaliers), exigé la libération de l'occupation des bureaux de la direction. Ce lundi 07 Juillet, la direction a réitéré l'opération en assignant cette fois-ci 40 agents hospitaliers pour faire arrêter la grève qui selon le motif de l'assignation, met en danger les patients du centre hospitalier.

En effet, les actions des grévistes s'étaient durcies pour faire pression sur la direction. En orientant les nouveaux arrivants vers des hôpitaux voisins,  les grévistes souhaitaient toucher directement le portefeuille de la direction.

"Peut-être que lorsque la direction devra à son tour rendre des comptes, elle écoutera nos revendications" explique Abdou, infirmier, avant d'ajouter "C'est triste à dire, mais nous sommes dans une culture où, si on ne perturbe pas le fonctionnement d'une organisation, on ne nous écoute pas."

C'est la raison évoquée dans l'accaparement par le personnel, du logiciel Cpage, outil informatique du secteur de la santé qui vise à organiser les entrées et sorties des patients, la gestion financière d'un établissement, etc.

La justice a exigé mardi 08 Juillet, la libération de la cour d'honneur, occupé depuis plus de cinq semaines : "Nous sommes aujourd'hui dans un contexte de criminalisation des mouvements sociaux" remarque Abdou, qui ajoute que ce n'est pas la première fois que des mouvements de grève se voient sanctionnés par la justice.

 

L'Agence Info Libre s'est rendue sur place :


Grève au centre hospitalier Paul Guiraud... par agenceinfolibre

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